15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 13:08

 

 

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--Ronny  Someck  (Visuel Amir Cohen tiré de « Acqua ») .

 

    JET D’EAU (A Liora and Shirly)

L’amour jaillit en jets minuscules

Des petits trous du tuyau

Et nous aussi comme la joue de la terre,

Nous avons soif du baiser de l’eau.

Traduction : Maëla Braester 

 

    SPRINKLER (To Liora and Shirly)

Love springs in narrow streams

From the holes in the sprinkler

We too are like the earth’s cheek

thirsty for the water’s kiss.

Translation by Vivian Eden.


 

10-04-Maghar028-

Naïm Araydi

 

GRANDIR

Extrait de : “une fête pour les choses tristes » Ed.Levant

 

Plus on grandit

Plus le mal en nous grandit.

J’ai peur pour mon fils

et peur pour mon père

et pour la porte du Sud

et pour le vieux rêve.

Quand donc, ami,

Nos cœurs deviendront-ils sensibles ?

On a beau grandir

nos cœurs durcissent..

 

C’EST LE VERTIGE DE LA VIE.

Extrait de : “une fête pour les choses tristes » Ed.Levant

 

Un enfant se dérobe à la défaite

il remonte la pierre plus haut.

 

Un jeune homme rit au fond de l’eau

et s’éprend de la vague qui frappe le narcisse et pass

il la connaîtra assez pour se repentir

 

Un vieil homme essaie de regarder en arrière

et de ne pas regarder devant lui.

Le présent est étroit dans les deux cas.

 

Un vieillard essaie de se souvenir

et de ne pas oublier

il ne sait pas comment

il ne sait pas où !

 

 

CINQ FOIS CINQ VERS

Extrait de : “une fête pour les choses tristes » Ed.Levant

 

Chaque fois que je te vois la lumière gèle entre nous

le fossé des générations

empêche ma jeunesse de renaître

c’est le secret qui nous sépare

nos corps trahissent notre âge.

 

La vérité est un débat entre raison et absolu

je m’accroche à la lisière glacée de l’océan qui sépare ta mère

de ma terre. L’espace a quelquechose de spirituel.

Quant aux planètes de ton ciel

ce sont celles où je vis.

 

Ton visage est le reflet d’un rêve ancien. Je le vérifie maintenant.

Chaque fois que j’ouvre les yeux

je marche vers l’obscurité.

Ma vie pour toi n’égale pas le fossé qui nous sépare.

Le rêve a plus d’un interprétation.

 

Que dissimulent ses vêtements ? A vrai dire avant les paroles

existent l’essence et le noyau

j’espère ne pas me tromper deux fois :

la première quand je te vois

la deuxième quand je penses à toi.

 

L’âge prend son dû si tu restes

Pour moi tu es regard toucher attente.

Que la vie est dure sans toi

ô blessure referme-toi

que cette prière soit exaucée.

 


 

10-04-Maghar002-Cengis.jpg--Metin Cengis 

 

AVEC LE TEMPS.Extrait de « Après la tempête et autres poèmes »

Ed. : Levée d ancre - L’Harmattan

 

Avec le temps il vient quelqu’un

S’établir dans mon cœur

Envelopper tout mon corps

Fondre le fer qui me garde

 

Prononcer des paroles que je n’écoute jamais

Me raconter longtemps une histoire

Renverser mon monde

M’emporter au loin

 

Non, ce n’est pas seulement ce que je veux dire

Ce ne peut être que toi

Mais je comprends à la fin

C’est moi qui fais le voyage.

 


LE CHEMIN VOUE A LA POESIE.Extrait de « Après la tempête et autres poèmes »
Ed. : Levée d ancre - L’Harmattan

L’aurore,l’instant où la lumière se fait paire d’yeux
les chants des tourterelles se rassemblent sur les avant toits,
claire
la mer, vierge couleur de plomb et voix du bleu,
murmure un chant de séparation, s’envolent
les grands oiseau de mélancolie et le capitaine
salue une dernière fois sa bien aimée
la rose des vents indique le vent du nord

Lorsque le ciel est empli de la senteur de nos bouches
les mots font écumer le ciel avec le scalpel de la poésie
le cheval du souhait écume parmi les eaux sensuelles
les feux orientent le voyageur dane les sentiers de haute
montagne
on entend le roulement du tambour dans les vallées

Le coucou, grimpeur audacieux de la solitude et de l’amour,
Chante, mêlant le jour au jour
« Jours D’acier en fusion et de charbons ardents »
la nuit est désormais une tache, le jour se calcule
et le poète dans chaque poème
annonce l’infini de la parole

L’amour est chemin voué à la poésie
plein de la magie et de l’acidité de juillet
avec les premières flammes de cuivre d’août
qui brillent au somment des montagnes.

 

 

10-04-Maghar003-Oz.jpg--Amir Oz 

CHAT (Tiré de "Miracle",1998)

 

Deux chats sur le pot de crème :

un lape, un fixe.

Nul miaou nécessaire.

Juste des chats et du désir.

Le désir a dit : chat.

Deux chats sur le pot de crème.

Par le miaou on peut séparer le chat de la crème.

Par le silence on peut séparer le chat du chat.

La crème a dit: plaisir; mort; chat,

noir.

 

 

LA LANGUE DIT (Deuxième version) (Traduit de l'hébreu par COLETTE SALEM

La langue dit :

avant la langue

se place une langue. La langue est trace

traquée de là-bas.

La langue dit : écoute à présent.

Tu prêtes l'oreille : c'était l'écho.

Prends le silence et tâche de le garder.

Prends les mots et tâche de parler ;

au-delà de la langue la langue est plaie

d'où coule et coule l'univers.

La langue dit : il y a. Il n'y a pas. Présence.

Absence. La langue dit : je.

La langue dit : viens on va t'articuler,

te palper, viens dire

que tu as dit. 

 

 

VERT VERT

Vert vert. Douleur parfaite. A croquer.

Les branches de lilas contaminent mes plaies,

le beau est beau, le sel salé ;

les cruelles voies du Seigneur

justes, probablement.

Laisse donc, suffit, séducteur

roulant des hanches dans les branches de lilas

clignant des yeux aux rayons du matin,

comme s'il tenait parole, comme s'il y avait

quelque chose à prendre quelque chose à donner

Non mais !

L'horizon est là, non loin.

Vert vert. Douleur parfaite.

A croquer. 

 

 

 

10-04-Maghar004-Majia.jpg--Jidi Majia 

 

CHANSON FOLKLORIQUE (Tiré de "Temps",2007 Ed. You Feng Trad. Sandrine Alexandre )

 

Les gens sont tous rentrés du marché

mais mon poème n’est pas encore revenu ?

Des gens l’ont vu,

un kouxuan doré à la main

à l’approche du soir, sous l’abris qu’offre le toit qui se

prolonge, à l’angle d’une rue,

ivre

au désespoir, marchant de long en large.

 

Les moutons sont revenus des collines, ils sont rentrés à la

bergerie,

mais mon poème n’est pas encore revenu.

Le meneur l’a vu

à la chute du jour,

qui contemplais l’hémorragie de la brume dans les

montagnes,

le cœur gros du désir de pleurer, ais sans larme encore,

seul éploré.

 

Les voisins, des compatriotes, se sont endormis

paisiblement

mais mon poème n’est pas encore rentré,

Seul, assis devant la porte, je l’attends :

une telle nuit,qui pourrait l’oublier ?

 

 

AUTOPORTRAIT (Tiré de "Temps",2007 Ed. You Feng Trad. Sandrine Alexandre )

 

Je suis l’histoire de cette terre qui s’écrit en langue Yi,

Je suis un nouveau-né dont on ne peut rompre le cordon qui

le rattache à l’accouchée,

Mon nom douloureux,

mon beau nom,

mon nom qui incarne l’espoir,

C’est un poème viril qu’une femme a tissé, du fon des

âges

….

Je suis en fait, depuis la nuit des temps,

une noce qui n’a pas de terme,

Je suis en fait, depuis la nuit des temps,

toute maîtrise

toute loyauté

touté vie

toute mort

Eh ! monde, écoute,je réponds :

Je-suis-Yi.

 

 

 

10-04-Maghar005-Dabrowski.jpg----Tadeusz Dąbrowski

 

L’OTAGE  

 

J’ai perdu douze amours

amours que je n’ai jamais eus

et tous les douze

je les ai misés sur toi

mais j’ai perdu

et maintenant

je vais devoir emprunter

 

 

L’AMOUR (EN NOMBRES)

 

Voilà: ensemble

ils ne sont plus que la moitié

de ce qu’ils sont

séparément.

 

 

QUAND J’OUBLIERAI CE QU’EST L’AMOUR...    OK

Quand j’oublierai ce qu’est l’amour,

Toi tu devras l’être.

Quand j’oublierai ce qu’est une femme,

Toi tu devras l’être.

Quand j’oublierai qui je suis,

Toi tu devras être moi.

Quand j’oublierai qui tu es,

Tu devras être toi-même.

(J’improvise ce poème à voix haute

assis dans un compartiment vide. Tu vois tout

par la vitre et tu vas plus loin. Je

ne sais pas pourquoi je te dis tu .

 

 

 

10-04-Maghar006-Tsvika.jpg-- Tsvika Szternfeld

 

“Il faut très peu

Pour être un mari

Attractif”,

Dit mon épouse,

“Ne pas manger d’ail

De la neige fondante dans

Des yeux voilés,

Des yeux de Midas,

Touchés par la musique-

Tout est mélodie  à leur contact

Et des oreilles d’âne

Pour faire rire.

 

Tu me questionnes sur la fidélité

Et je montre du doigt  le vieux coiffeur

Ses clients devenus chauves

Plus un cheveu sur la tête,

Ils reviennent encore et encore

S’adonnant à son rasoir.

(…………..)

La fidélité, c’est la terre

Qui se présente

Sous le soleil chaque jour

Espérant que cette fois-ci ce sera différent,

Qu’il n’y ait plus de déserts.

 

 

 

10-04-Maghar007-Nomura.jpg-- Kiwao Nomura

 

ROMANCE

(Tiré de Poésie No100 Poésie Japonaise Ed. Belin   Traduit par Thierry Macé )

 

Le bonheur auquel j’aspire est simple

Comme une mer qui ne monte qu’une fois

Ouvrir la tranquille touffeur de l’après-midi

Et que ce soit avec toi

Ce n’est pas ça ce n’est même pas ça

Le bonheur auquel j’aspire est simple

Que d’elle-même la tranquille touffeur de l’après –midi

Recommence et recommence à se rouvrir

Et quand au bout de l’ouverture moi-même enfin

De toi-même j’aurais perdu le souvenir à ce moment

Qu’il y ait pourtant des pierres baignées de soleil

Car les pierres sont plus chaudes que les souvenirs

Et par là-dessus on peut les dénombrer

Le bonheur auquel j’aspire est simple

Qu’avec l’apparition puis la disparition des nombres naturels

Loin en haut et à droite ainsi qu’une agate ? oui autant qu’une agate

Dur aux frondaisons du ciel un fort fracas soit ressenti

Dans le pressentiment où  ce fort fracas semble encore suspendu

Le bonheur auquel j’aspire est simple

Parce qu’alors dans l’apophyse antérieure du marteau le tonnerre éclatant

Dans l’apophyse antérieure du marteau le tonnerre éclatant.

 

 

 

10-04-Maghar008-Maayan.jpeg--Maayan Szternfeld

 

PREND LA LUNE.

 

Prend la lune

Et frappe la.

Vérifies ce qui se passera,

Explosera-t-elle? Est-ce que le boum sera-t-il grand?

Est-ce que la romanticisme se fera pousser des béquilles?

Peut-être te rendra-t-elle.

Il se peut qu'elle comprendra:

Prends l'homme

Et frappe le.

te briseras tu? Aura tu le temps de dire: "un grand pas"?

En quelle langue vociféras-tu?

Y croira-t-on?

Est-ce que ta chemise ira bien aux pantalons?

 

  10-04-Maghar009-Flavia.JPG

 

- Flavia TEOC.

 

 

EMPREINTE

 

Dans le journal du matin

La poésie fait sécher sa peau au soleil.

 

Hier soir elle paraissait une fille étrange

Aujourd’hui elle est une femme en pleine vigueur

 

Elle embrasse mon ennemi

Et le place avec soin dans un lit enfantin

 

Bientôt, sans aucun regret, elle va préparer

La provende de bouche pour une barbe négligente.

 

 

LA VIEILLE FEMME

 

Les pommettes rondes de citron gâteaux

De ses cils le regard se balance

Manteau lâche et piteux.

 

Son nez-scorpion aves une aiguille pointue

Ses lèvres sur le visage

Comme un fruit imprévu.

 

Elle porte sur son corps sa robe

De pauvre poupée

Elle en est ravie et que faire ne sait.

 

Les murs chaulés sont peints en charbon

La pointe de ses pieds voudrait

S’en aller.

 

Assise dans sa chaise en osier

Elle tend vers la fenêtre

Mon visage de gamine chagrinée.

 

 

6.30 A.M.

 

Je sors en soleil comme une suicidante glacière

Sur mes lèvres je porte le goût des eaux portuaires

J’enveloppe les mots-des navires funèbres

Dans les peaux de renard argenté.

 

Il n’est pas dépourvu de sens

Que je me montre comme ça au soleil

Même les grands os de baleine

Peuvent devenir des dés pipés

Même elles peuvent rouler

Sur un tapis rouge.

 

Femme grande et généreuse,

Le jour s’étend sur les vivants

D’un bout de l’empire

À l’autre

Vers toi, tu le sais, je me dépêche de venir.

 

 

 10-04-Maghar010-Iouli-copie-2.jpg

--- Iouli Gougolev

 

- Le Christ dit : – Il est temps !

À quelque chose le mal est bon.

Judas pense :

En quelque chose le bien fait mal…

Moi, je reste planté là, bouche bée.

...............

C’est ainsi qu’on vit tous les trois.

 

 

-L’horreur n’est qu’une chimère.

Au fond, elle ne fait pas peur, elle ennuie.

Don Juan se tient devant la statue du Camembert

et ose encore s’en moquer :

   – Tu m’as convié à dîner ?

 

 

- (à T. Kibirov)

Cette fenêtre encore, on n’y dort toujours pas.

Tantôt on boit un coup, tantôt on y sursoit.

On y joue une petite partie de bras de fer.

Dans chaque maison, de telles vitres s’éclairent.

Là-bas, un philosophe est assis à sa fenêtre,

il garde les yeux clos pour contempler son être.

La fenêtre voisine est celle d’un joyeux drille

il tortille sa moustache et salue les filles.

À la croisée suivante, un poète éméché

fait sombrement grincer ses couronnes émaillées.

Tous sont forcés d’ouïr pareillement

le glouglou, la pause et le grincement.

 

(traduction de Christine Zeytounian-Beloüs)

 

 

 

 

--Ugo T.

  Publication à venir  ….

 

--Tsipi Sharur

Publication à venir  ….

 

--Amal Kezil

Publication à venir  ….

 

--Hanna M. salamah Nu’man 

Publication à venir  ….

 

 -- Denisa Comanescu

Publication à venir  ….

 

--Xu Lu

Publication à venir  …

 

--Ma Qingshan

Publication à venir  ….

 

--Hu Wei

Publication à venir  ….

 

 

NB : Poètes publiés par ordre de réception de leur poèmes

Published in order of reception of the poems.

 

NB 2 :  Le titre exact de l’article était :

Anthologie de poésies du Festival Nissan Edition 2010 -du 3 au 6 Avril (Israel Maghar) (Anthology of 2010 Festival Nissan 11th Edition -from 3 to 6 April ) (Ronny Someck,Metin Cengis, Amir Oz, Jidi Majia, Tadeusz Dąbrowski, Tsvika Szternfeld,Kiwao Nomura,Maayan Szternfeld, Ugo T., Tsipi Sharur, Yuli Gugolev, Amal Kezil, Hanna M. salamah Nu’man,Flavia Cornelia Bochis, Denisa Prelipcanu, Xu lu,Ma Qingshan, Hu Wei)

 

 

 

 

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commentaires

A
<br /> <br /> La poésie , ça m a saoulé en classe mais finalement pas mal du tout<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> je vais peut être en lire de nouveau<br /> <br /> <br /> A+<br /> <br /> <br /> <br />
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