19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 08:33

    Bonjour, chers lecteurs. S’il m’a manqué d’écrire ici autant que vous attendiez avec une frénétique impatience de me lire, alors nous ne serons pas loin d’atteindre ensemble un orgasme culturel par écran interposé.

 

Ce lundi 10 octobre 2011, je fumais docilement une tisane de grand-mère tout en sirotant avec gourmandise un cigare « café-crème », allongé sur la moquette soyeuse de ma bibliothèque, tout en me demandant quel sens donner à ma vie. J’avais en partie répondu à cette question en glissant un bulletin « Jean-Michel Baylet » dans l’urne de la démocratie participative, comptant sur l’accent méridional pour mettre fin à la crise financière. Lorsqu’au travers de mon iphone endeuillé, la douce voix d’Ugo, notre rédacteur en chef bien-aimé, me sortait de cette torpeur que m’envient même les moines bouddhistes.  

Il me demandait si j’allais bien. Je répondais que oui, plutôt pas mal. Il me précisait que j’avais une jolie voix. Je lui signalais que j’étais au courant puisque je l’entendais tous les jours et que la sienne était pas mal non plus. Il me demandait si je voulais bien remplacer au pied levé la chroniqueuse de ce soir. Je lui répondais que oui. Il me saluait. Je le saluais à mon tour. Bref : j’allais chroniquer The Do et Catherine Ringer ce soir.

 DSC02094

 

Je parcourais donc les allées automnales du Parc de la Pépinière à Nancy, accompagné de ma chère et tendre photographe. Elle allait shooter comme une dingue et j’allais chroniquer comme un fou. Nous allions être les Bonnie and Clyde de la presse musicale, les Marilyn and John de la couverture de concert, les Martine and François de… non, rien !

 

 

Si le chapiteau peut accueillir près de trois milles personnes, force est de constater qu’il sonnait un peu creux lorsque nous arrivâmes. Manifestement, les nombreux spectateurs attendus avaient acheté un billet pour voir de préférence la seconde partie et n’étaient pas pressés d’arriver. Ce qui n’était pas le cas de The Do. Le groupe franco-finlandais arrivait à l’heure et en courant. Ils étaient peut-être également impatients d’entendre la moitié des Rita Mitsouko.

 DSC02100

 

Le set durait un peu plus d’une heure durant lequel le combo enchaînait les compositions folks matinées de son électro. Il fallait accorder à Olivia Merilahti, la chanteuse, une présence assez hypnotique et une voix modifiée dans une pédale d’effet qui n’enlevait rien à la performance vocale. Le chant était clair, précis et puissant.

DSC02116

 Ils plaçaient intelligemment leur succès, On my shoulders, au milieu du concert, ravissant les fans tandis que la chanteuse retirait le bébé phoque décédé bonnet de fourrure qu’elle portait sur la tête, rappelant à l’audience ses origines barbares finnoises. The Do parvenait à faire se décoller du Sol, un public Fasciné par une Mise en scène ussie et une performance muSicale proche de La perfection. (Oui, j’en rajoute un peu mais il fallait bien que j’aille au bout de cette stupide blague)

 

 

 

Quelques minutes plus tard, tandis que je dégustais une coupe de champagne allongé sur le comptoir du bar réservé au VIP sous le regard courroucé des hôtesses d’accueil, j’observais des ronds se former de manière régulière à la surface de mon breuvage pétillant. Ils étaient produits par les ondes sourdes de la batterie, annonçant le début du prochain concert. Ma chère et tendre était déjà en train de jouer des coudes de l’autre côté de la barrière afin de vous ramener quelques clichés. La salle était désormais pleine à craquer pour voir et entendre la voix de feu les Rita Mitsouko.

 

DSC02356

Catherine Ringer arrivait simplement, sans artifice ni jeu de scène et lançait le concert comme on lance un sujet de conversation depuis son canapé, entouré de ses proches lors d’une soirée amicale. Le chant semblait un peu hésitant, passablement éraillé mais la puissance et l’intention étaient là. Quelques titres du dernier album servaient de hors d’œuvres. Puis venait rapidement le premier tube, Ding dang dong (ringing at your bell) qui enflammait la salle. En performeuse expérimentée, la Ringer distillait les tubes comme le Saint Nicolas les bonbons. Et du haut de ses 53 ans, mettait une bonne claque à tous les chanteurs et chanteuses de salle de bain qui rêvaient de succès en se trémoussant mollement devant leur miroir.

DSC02210

 

Le fruit des entrailles de l’union diabolique des duettistes de Rita Mitsouko tenait la guitare à côté de sa génitrice qui l’avait enfantée comme elle avait accouchée des nombreuses chansons que l’ont connaît tous. Tout juste regrettais-je le clavier qui s’était borné à reprendre fidèlement certains arrangements datant des années 80 ou 90 et désormais un peu désuets.

La légende très vivante du rock français déroulait avec facilité et une grande proximité avec le public, les chansons ayant rythmées la vie de beaucoup d’entre nous (Andy, Y a de la haine…).

DSC02277

 

Nous rentrions alors, ma chère et tendre photographe et moi même, vers le domicile conjugal, avec des rêves pleins les yeux et les oreilles. Elle ramenait chez nous quelques bleus, décorations épidermiques, stigmates de sa bravoure dans la tranchée des voleurs d’images. Quant à moi, je ramenais la preuve que le sens de la vie ne se trouvait pas forcément dans un choix électoral, mais que son intérêt se trouvait certainement sur la scène du Chapiteau de la Pépinière, à Nancy, ce lundi 10 octobre 2011 et il se prénommait Catherine.

 

 

Photos : Cécile Kremer
Article : Môssieur Louis
Nancy Jazz Pulsations 2011 - 38ème édition

 

 

 

Plus de photos de Catherine Ringer :
DSC02201

DSC02234

DSC02250

DSC02378

DSC02408

DSC02390


Plus de photos de The Do :
DSC02109

DSC02188

Partager cet article
Repost0

commentaires