21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 21:56

Le messin Cascadeur, nouveau poulain d'une grosse écurie musicale nous a accordé une interview en sa demeure, nous gratifiant même d'une petite chanson que nous mettrons en ligne rapidement.

En attendant, retour sur un entretien mené par Morgane Aubry :

 

 

C’est après son concert au Brussels Summer Festival, donné le 20 août dernier que nous avons pu rencontrer, furtivement, le messin Cascadeur. Celui-ci nous a ensuite gentiment reçu chez lui, à Metz, pour une interview.


Présentations faites, nous y voilà :

MA : Etre signé chez une major comme Universal pour un artiste c’est une énorme opportunité, mais ne pensez vous pas que c’est aussi un peu une manière de vendre son âme au diable ?

C : Ca commence fort (rires). En fait c’est une question à la fois insidieuse et unanime. Effectivement de l’extérieur on peut considérer qu’il y a les bons, les indépendants et puis les méchants. De par mon expérience, j’ai pu constater que c’est beaucoup plus compliqué que ça…
J’ai aussi travaillé dans « l’hyper »  indépendance, n’étant pas signé pendant plusieurs années avec Cascadeur, je gravais mes disques tout seul par exemple. J’ai vu certains avantages et puis quelques inconvénients. Il fallait de toute façon que je change un peu de dimension. Ca ne veut pas dire que mon souhait était d’être partout mais je sentais qu’il y avait des limites. C’est-à-dire qu’au bout d’un moment ça m’épuisait parce qu’il fallait que je trouve les concerts tout seul, mes disques n’étaient pas distribués. J’étais face à un mur finalement, donc j’ai fais des démarches seul au départ, pour rencontrer des gens susceptibles d’être intéressés par mon travail. Et effectivement, pris dedans, je n’avais pas de « délit de faciès ». Je me suis adressé forcément à des labels qui, à priori, par leur couleur, pouvaient être sensibles à mon projet. Après, il y a eu des rencontres.

Mais moi je poserais peut être la question autrement : c’est peut être les labels indépendants qui ne se sont pas manifestés. On peut prendre les choses à l’envers et se dire : pourquoi les labels indépendants ne se sont pas plus manifestés, enfin ils se sont manifestés un peu, mais pas jusqu’au bout, pas au point de signer un contrat avec moi. Moi je m’interrogerais là-dessus. Ensuite, je trouve ça relativement rassurant si on choisit un regard diabolique : les méchants ont peut-être aussi un cœur (rires). Je crois, en tout cas et c’est ce que j’ai ressenti et ce que je vis, c’est que si il y a eu cette rencontre professionnelle, il y a aussi eu une rencontre … passionnelle. Bon c’est peut être un peu fort mais en tout cas amoureuse peut être, sensible autour de ce que je fais. Je crois et je suis même certain que le but ultime de la maison de disque n’est pas d’être milliardaire avec Cascadeur. Je crois qu’ils placent les choses ailleurs. Notre souci, c’est d’essayer d’assoir un projet un peu plus atypique dans un paysage qui est parfois formaté, notamment en France. Donc voilà je ne me prends pas pour John Cage ou un avant-gardiste, j’ai juste l’impression de faire quelque chose d’assez accessible mais peut être que ça peut effrayer. Ensuite je ne pense pas avoir fait plus peur aux majors qu’aux labels indépendants. Parce qu’un label indépendant est dans la rentabilité effective et rapide. Il n’a pas justement les reins assez solides pour supporter plusieurs projets qui ne marchent pas du tout ; autrement il met la clé sous la porte, c’est ce qui est arrivé à pas mal de labels. Quand tu es indépendant et que tu as moins de moyens, tu es obligé de vendre des disques, tu as le couteau un peu plus sous la gorge. Ce qui ne veut pas dire que les majors sont tranquilles. Il y a beaucoup de licenciements chez les artistes et les professionnels du disque, c’est aussi très compliqué. Mais en même temps je suis assez mal placé pour en parler dans la mesure où c’est nouveau. Mais pour l’instant, ça se passe bien… Après peut être que dans quelques années on aura divorcé avec pertes et fracas et que j’aurai un autre avis mais là je suis assez nuancé et je comprends la question.


MA : Comment gérez-vous le fait qu’aujourd’hui votre image soit contrôlée par votre maison de disque ? Ce n’est pas un peu oppressant ?

C : Non parce que c’est moi qui l’ai un peu imposé. J’ai une image, j’existais avant de signer. Et si j’ai été signé c’est aussi parce que j’avais une image, un  peu. Mon souci ce n’est pas que l’image, c’est la musique, mais elle n’est pas pour moi quand dans les notes, elle est aussi dans la présentation scénique, l’élaboration des pochettes, enfin elle est partout.

Donc on ne m’impose rien. Je travaille comme je travaillais quand j’étais tout seul. J’ai travaillé ici où tu es assise, j’ai des amis qui venait. Rien n’a changé à ce niveau là, je travaille toujours de la même façon. Effectivement, j’ai un peu plus de moyens. Par exemple, lorsqu’il a été question de rajouter des cordes on ne m’a pas dit : « tu vas mettre un violoncelle et un violon ». On s’est plutôt dit « voilà où je souhaite aller, nous avons la possibilité financière de réaliser les choses ». En même temps, j’ai pas demandé des jacuzzis, un clip avec des bimbos. Tout cela reste à mon échelle et à un point de vue musical, donc je n’ai pas du tout l’impression d’être un mannequin ou une doublure qui derrière moi est manipulé par Dark Vador. Peut-être qu’on peut le penser mais si c’est ça il faut que j’ouvre les yeux (rires).


MA : Passons à des questions un peu plus légères et en accord avec votre formation à la fois de musicien et de plasticien. Je vais vous demander de faire des choix entre différentes propositions. Commençons par le 7ème art…

Vous êtes plutôt Almodovar ou Allen ?

C : Les deux. Encore une fois je pense que c’est aussi un peu mon travail dans Cascadeur. On pourrait dire que c’est un projet un peu « arty » et mélancolique mais j’aime m’amuser, j’aime rire. Pour moi le rire contient tellement de sentiments à explorer comme la mélancolie ou les joies ultimes.

Donc c’est pour ça que je dirais Woody Allen, dont je suis un grand fan depuis le début. J’aime beaucoup tous ses premiers films, j’accroche juste un peu moins à ses derniers où j’ai l’impression qu’il est justement dans du « coton ». Il explore des zones qui me touchent moins parce que c’est presque bobo maintenant, ça me gène un peu. Sur Paris par exemple, forcément on tombe dans des clichés. Maintenant, c’est un homme d’un certain âge, donc il voit la vie différemment. J’étais plus sensible à ce qu’il faisait avant, qui me semblait un peu plus écorché et plus en phase avec « le commun des mortels » Ca reste un cinéaste de référence et un auteur que j’adore vraiment.

Almodovar, j’ai hâte de voir son dernier film, qui par les thématiques m’intéresse pas mal. Même si je le connais un peu moins bien, c’est aussi un cinéaste important et qui me plaît parce qu’il interroge sur l’identité sexuel. Ca m’intéresse par rapport à Cascadeur. C’est un super héro qui chante avec une voix de fille donc je suis quelque part proche d’Almodovar (rire) en tout cas dans mes interrogations.


MA : Orange Mécanique ou Shining ?

C : Aaaah Kubrick … Je ne peux pas choisir. Orange Mécanique est fabuleux par rapport à l’invention plastique. Ensuite, au niveau de la thématique, je sais qu’il avait été décrié car c’était un film soit disant hyper violent alors que c’était un film sur la violence, ce qui n’est pas tout à fait la même chose et c’est souvent le problème. C’est violent mais il interroge et il a besoin de passer par la violence pour pousser à la réflexion…

Après, Shining, c’est l’enfance. Il a des visions très fortes. Je crois qu’avec Kubrick ça marche comme ça, il assène des coups de poing. Quand tu penses à Shining tu penses à Danny le petit garçon qui déambule dans les couloirs sur son tricycle et puis cet ascenseur avec le sang et ces trucs hyper gores et les jumelles. Je trouve que Kubrick c’est très très marquant, parce qu’il interroge sur les peurs enfantines, les histoires de loups, il fait ressurgirent les hantises liées à l’enfance. Donc je n’aime pas faire de choix !


MA : Par rapport à Yann Tiersen, compositeur français, vous avez préférez Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ou Good Bye Lenin ?

C : Alors je n’ai pas vu Amélie Poulain. Non pas que je m’y sois refusé, mais ça me fait un peu penser aux derniers films de Woody Allen, avec ces clichés. Donc ça serait difficile d’en parler étant donné que je n’ai vu que quelques images et pas le film en entier. Ensuite Yann Tiersen, c’est vrai que ce sont des comptines. À mon avis le travail qu’il a fait là-dessus est assez intéressant. Je suis assez sensible à ces ritournelles, cette simplicité qui n’est pas évidente. Après je crois que lui aussi en souffre. Pour un certain nombre de gens Yann Tiersen, c’est Amélie Poulain. C’est quelqu’un qui veut aussi « détruire » cette phase qui le plombe comme M et son personnage.

Après, Good Bye Lenin c’est un film que j’ai vu et que j’ai en dvd, qui m’a bien plu, y compris la musique. C’est vraiment un chouette film qui est finalement très dramatique et très drôle, alimenté par l’illusion crée autour de la mère. On arrive dans le domaine de l’art. 


MA : Sinon quel est le dernier film qui vous a touché ? 

C : Malheureusement pour moi je n’ai plus beaucoup le temps d’aller au cinéma, je regarde pas mal de films à la télé… Du coup, le dernier film qui m’a touché …
Ah si j’ai bien aimé un film, alors le titre … c’est un film argentin je crois. C’est un titre à la Almodovar, il est passé sur canal le mois dernier. Sinon très récemment j’ai vu un film d’Emmanuelle Bercot qui s’appelle Mes chères études. Bon il s’avère que j’avais été contacté par Emmanuelle Bercot, qui connaissait Cascadeur et qui voulait faire un titre du coup on avait communiqué. Et ce film qu’elle a fait est vachement dur, tellement juste, c’est adapté d’un bouquin d’une jeune fille qui a du se prostituer pour payer ses études… Phénomène qui, apparemment, est assez courant  et qui ne touche pas seulement les filles. C’est un peu cru comme film et vachement dérangeant. J’avoue qu’après j’étais vraiment mal à l’aise du fait d’être un homme, c’est assez sordide. Mais bon c’est très réel et donc ça m’a marqué.

Et hier soir j’ai revu Les Dents de la Mer. C’est toujours intéressant. C’était en français donc ça devient un peu comique mais encore une fois c’est intéressant, ça rejoint un peu ce que je disais sur Kubrick par rapport aux images choquantes. Là, Spielberg dans ses premiers films comme Les Dents de la mer met en scène des images très frappantes, qui hantent chacun de nous. C’est-à-dire que forcément une grande œuvre ne te fait plus percevoir la réalité de la même façon. Quand tu vas te baigner après avoir vu ce film là, tu ne te baignes plus dans la mer mais dans les dents de la mer, c’est assez drôle mais toujours marquant. Donc c’est vrai que tu peux avoir des lectures de la vie complètement liées à des tableaux, à des films, à des livres.

MA : Sinon plus dans la musique, ça serait plus Satie ou Bach ?

C : Alors encore une fois les deux m’ont un peu bercé, j’ai joué du Bach quand j’étais enfant mais du Satie aussi. Avec Satie, c’est plus dépouillé. Au piano, ce sont des valses  assez souvent ou des choses assez enfantines mais curieusement ce n’est pas un compositeur que j’ai énormément joué. Comme tout le monde, Gymnopédie et Gnossiennes et je dois avoir un ou deux disques. Enfin…il n’a pas énormément écrit.

Et Bach c’est quand même vachement plus imposant, c’est déjà un autre type de compositeur, un autre poids à priori historique. Mais ce qui est intéressant chez Satie c’est cette figure d’outsider et d’artisan, d’un mec plutôt solitaire. Une nouvelle fois, pas de choix.


MA : Bon alors Gainsbourg ou Aznavour ?

C : Alors beaucoup plus Gainsbourg. Ce qui ne veut pas dire que je ne m’intéresse pas à Aznavour. Je sais qu’il a enregistré un disque il n’y a pas longtemps, justement à Bruxelles. Curieusement, il y a un côté plus daté chez lui mais il sera peut être plus marquant dans quelques années. Gainsbourg je suis vraiment un grand fan, parce que ce qui me plait chez lui c’est que c’était un mec qui était peintre et qui se retrouvait face à sa « déception » par rapport à ce qu’il faisait. Moi je trouvais ça pas mal, il n’y en a pas beaucoup, parce qu’il a tout détruit. Mais il se rabat sur la musique et il y a une sorte de course comme ça … Il était un peu fasciné par la marque, l’image enfin ce qu’on peut conserver de quelqu’un après. Et c’est un peu le monstre qui séduit la belle, on est toujours dans ce trucs là avec lui je trouve et c’est ça qui est fascinant. Se dire que ce gars qui ressemblait à Frankenstein sortait avec la plus belle femme du monde donc ça aussi c’est intéressant.


MA : Janis Joplin ou Amy Winehouse ?

C : Je dirai que c’est un peu la même famille même si je ne connais pas assez bien la vie d’Amy Winehouse. Je dirai que Janis Joplin était un peu plus dans la difficulté professionnelle. Alors, ce qui est troublant chez elle, c’est que dès qu’elle chante elle a un trucs très teinté, une certaine « culture black ». Amy Winehouse, c’est métissé. Tu sens déjà ce truc, c’est troublant parce qu’il y a des chanteurs comme ça tu es perdu sur leur identité et c’est chouette. Un black qui a une voix de blanc, c’est presque plus rare et ça intéresse moins parce que justement cette « couleur » de la culture black me touche un peu plus. Mais effectivement quand tu vois Janis Joplin c’est incroyable, ça vient d’ailleurs et peut être qu’elle a renoué avec la souffrance, l’esclavagisme aux Etats-Unis avec les brimades subies par les populations noires. C’était sans doute quelqu’un qui ressentait cette souffrance et qui s’y intéressait par ses goûts musicaux. Elle a su presque changer de peau et pour moi c’est presque une artiste contestataire black. C’est troublant. Et puis je dirai qu’elle c’est un peu la grande sœur … Maintenant je ne connais pas assez Amy Winehouse, juste quelques titres, j’ai pas d’albums, j’ai seulement vu des extraits d’images. Ce qui me touche c’est ce truc pathétique chez elle. Tu sens qu’elle veut démolir quelque chose mais ce qui est très troublant c’est qu’elle est un peu stoïque sur scène. Je ne sais pas si c’est parce qu’elle est dans certains états mais je trouve qu’elle est presque à côté de son être et un peu à côté de ce qui se passe musicalement.  C’est souvent des trucs assez entraînant, années 50. Sa voix, tu as l’impression qu’elle fait très peu d’efforts, alors que bon, Janis Joplin était dans un combat. Amy Winehouse, je n’avais pas cette sensation-là. J’avais l’impression qu’elle était déjà morte, c’est bizarre, c’est pas méchant au contraire c’est troublant. Elle était déjà la fantôme d’elle-même d’après ce que j’ai pu voir. C’était plutôt une voix. Pour elle c’était peut être accessoire la mort, elle l’avait déjà côtoyé, c’est peut être aussi le quotidien des toxicomane, ils sont sans arrêt sur ce truc là, en confrontation direct avec. Pour eux il n’y a peut-être pas de très grande différence…


MA : Plus électronique, ça serait Jean-Michel Jarre ou Daft Punk ?

C :   Je connais un peu mieux Daft Punk par rapport à Cascadeur. On pourrait dire forcément Daft Punk, parce qu’il y a le rapport du casque, de la combinaison… Après Jarre, c’est un gars qui me fait penser non pas à Indochine mais il y a un truc décrié chez lui. En même temps c’est quelqu’un qui était là, qui a apporté des choses un peu comme Cerone. Ca fait partie un peu de ces gens là. Après de lui je n’ai qu’un disque : Zoolook (1984). Il y a quelque chose qui est vraiment superbe au moment de l’échantillonnage, je trouve qu’il a eu de supers idées. Mais j’ai pas les trucs fondamentaux donc je connais assez mal. Oxygène, je ne suis pas fan mais je pense que c’est quelqu’un d’important. On est un peu dans le grand cirque, le truc un peu mégalomane comme ça, c’est un choix, c’est une figure, donc c’est compliqué : son rôle, sa position. Il a été un artiste d’avant-garde très populaire qui a fait tomber les musiques électroniques dans le grand public et ça je trouve que c’est plutôt intéressant.


MA : Un concert qui vous aurait marqué, vraiment… 

C : Je dirai Radiohead à Strasbourg, je crois que c’était à La Laiterie sur la tournée OK COMPUTER. Parce que là je me suis dit « j’ai vraiment envie de voir ça ». Sur scène, c’était chouette. C’était un beau concert et puis y avait Stranded Horse juste avant, c’était touchant de voir ce mec déjà  sans voix. Techniquement, je veux dire. Il chantait mais son micro ne marchait pas, c’était un ensemble de chose, c’était bizarre, il faut dire que faire la première partie d’un « grand » groupe c’est pas toujours très facile …


MA : Par rapport à l’art, ça serait plutôt l’impressionnisme de Monet ou les ready made de Duchamp ?

C : Humm, il y a dix ans, j’aurais presque un peu dénigré l’impressionnisme et puis après je réfléchis et je me dis c’est absurde parce qu’ils sont à la base de l’abstraction, c’est une technique qui a été révolutionnaire, qui a été récupérée. On en a fait un peu des peintres de salon presque académiques alors qu’ils voulaient sortir le peintre hors de l’atelier. C’est quand même une révolution, ils vont peindre directement sur le motif, ça, ça change beaucoup de choses. Duchamp, tu peux te dire que c’est ça aussi ce qu’il fait : il sort de l’atelier mais en rentrant dedans carrément avec le paysage. Avec l’urinoir, c’est ce qu’il a fait. C’est une réflexion sur le préfabriqué, le fabriqué et l’artiste artisan. L’homme du commun est artiste. Parce que tout à coup, il va tout dérégler : on sacralise l’art, par moment l’artiste et tout à coup un mec va te présenter dans un musée un urinoir, le plus commun des communs, l’infâme même. L’infâme qu’il va transformer et dire : c’est de l’art aussi. Et ça ouvre la porte à tout et n’importe quoi mais c’est fondamental aussi. Parce que sans ça on en reste dans l’académique avec l’art fait  pour certaines catégories de gens. Et tu as des gens qui te disent : non, non l’art sans démagogie c’est pour tout le monde et c’est à tout le monde. Alors après tout le monde va s’en emparer et il y a des réussites diverses, c’est d’autres problèmes. C’est comme Daft Punk ou Jarre, je trouve ça très bien parce qu’ils ouvrent des portes plus ou moins importantes, on verra bien ce n’est pas à moi de juger.

Mais donc sans les impressionnistes, il n’y aurait sans doute pas eu Duchamp. Tout ça est lié, pour moi il n’y a pas d’inférieur, ni de supérieur ; tu vois tu ne vas pas te dire que les dadas sont plus fort que la science avant-garde. Il y a des moments d’histoire, c’est un gigantesque édifice et il y a pleins de pierres et toute pierre est fondamentale. Il y a des trucs qui te touchent plus ou moins. On ne peut pas tout apprécier, des fois parce qu’on ne connaît pas ou qu’on ne comprend pas ou qu’on ne veut pas comprendre. Mais aussi il y a des usurpateurs, c’est évident, il y a de tout, que ce soit dans la musique, la peinture ou la pâtisserie : il y a de très mauvais pâtissiers qui vendent très cher leurs éclairs au chocolat …


MA : Et donc à choisir ça serait plutôt une visite au centre Pompidou de Metz ou au musée des Beaux Arts de Nancy ?

C : Alors moi j’ai une position un peut particulière, c’est-à-dire que je ne vais pas beaucoup voir les expos dans les musées. Parce que il y a un truc que je ne supporte pas trop c’est cet effet de mode autour d’une exposition. Par exemple cette année, bon je dis n’importe quoi, mais Manet par exemple. Tu vas voir cette expo et puis tu as une file d’attente tu as l’impression d’être dans un hypermarché un samedi après midi. Tu te dis : « Qu’est ce que je fais là ?! » T’as pas le temps, tu vois rien, y a une sorte de précipitation et d’hyperconsommation et du coup je refuse, je deviens presque fainéant la dessus et je n’y vais pas. Et c’est con quelque part parce que c’est important  mais en même temps c’est invivable et c’est pareil pour d’autre choses : je suis allé voir l’Aquarium de La Rochelle, mais j’ai pas vu de poisson, j’ai vu des hommes agglutinés derrière des vitrines, je me suis barré. Encore une fois on va dire que c’est méprisant à l’égard des hommes, mais ce n’est pas ça, c’est terrible cet univers « concentrationnaire » de la consommation artistique ou celle de l’éveil ça fait peur, on est imbriqué là dedans. J’aimerais bien y retourner mais je ne sais pas un dimanche à 7h du matin peut être que pour les expositions c’est pareil et du coup je loupe pleins de trucs. Parce que c’est un temps une exposition, un temps suspendu un musée. C’est un pour geler le temps donc quand j’arrive là dedans tout à fondu, j’arrive pas …


MA : Du coup, pour la dernière expo que vous avez vu, ça tombe à l’eau …

C : Humm, je réflechis. La dernière expo c’était à La Rochelle, c’était pas mal d’ailleurs et y avait pas beaucoup de monde comparé à l’aquarium… C’était un truc d’histoire naturelle donc c’était intéressant, il y avait des marins qui avaient ramené pas mal de trucs notamment des très beaux totems, des belles coiffes, pas mal d’animaux aussi donc ça c’était le dernier truc. Bon c’était peut être un peu mortifère mais là au moins j’ai pris le temps.


MA : Sinon en général, qu’est ce que vous aimez faire à Metz ?

C : Je travaille pas mal donc je suis souvent un peu enfermé ici mais quand je sors … je vais voir des amis ! Mais encore une fois, je suis un peu sauvage, donc j’évite le samedi après-midi. Je me balade souvent le long des quais, j’aime bien et puis on a un petit garçon donc on se balade beaucoup avec lui en général. On a des itinéraires, on est un peu dans Shining : il a sa petite voiture aussi. Mais Metz j’aime bien la ville, alors je vais souvent au centre St Jacques notamment à la Fnac, je n’adore pas le lieu c’est un peu effrayant  mais dans ces coins là. Je sors très peu ou au restaurant, avec des amis. Mais j’ai pas une grande vie, je vais aux concerts  mais c’est même rare parce que comme je joue souvent j’ai pas envie de ressortir aller écouter des concerts, j’ai envie de faire un peu autre chose donc souvent, je regarde des films ici … c’est pas marrant (rires)


MA : Un mot pour finir cette interview ?

C : Merci, c’était bien ! On a parlé de choses un peu secrètes et rares, je t’en ai dit plus qu’a des proches (rires)  c’est important de le dire aussi donc merci.

 

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