17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 20:15

Pour une fois, votre serviteur était arrivé en avance. Alors qu’il sirotait tranquillement une boisson pétillante de marque américaine en attendant le show, il pouvait à loisir contempler les hordes d’adolescents pénétrer l’antre de L’Autre Canal, aussi prestement qu’un dirigeant international se jette sur une femme de ménage. Tout en écoutant la musique d’ambiance du hall d’entrée, je trouvais l’attente un peu longue et le Belge longiligne un peu cabotin de faire attendre ses fans qui avaient sûrement école le lendemain. C’est à ce moment que je croisais un vieil ami musicien qui me parlait alors de la première partie… La première quoi ? Et merde ! Ce que j’avais pris pour une musique d’attente, comme celles qui garnissent les ascenseurs des hôtels de luxe d’outre-atlantique, était en fait le tour de chauffe avant la star américaine (comme l’on disait dans les années 60). Je pourrais juste vous dire qu’il y avait des mélodies à la trompette sur un beat éléctro et que cela n’a pas perturbé la digestion de mon sandwich aux frites. Oui, un Belge comme on dit dans les sandwicheries Place Thiers. Un truc de Belgique, quoi.

 

La Belgique justement, mars 1985. Tandis que le système d’exploitation Windows arrive sur le marché afin de défier la légende urbaine selon laquelle « l’informatique, c’est un ou zéro ! Ça marche ou pas ! » , le jeune Paul Van Haver fait à peine les premiers siens (de pas). Il va, aussi rapidement qu’un bruxellois ingurgite sa première bière, faire ses premiers (pas) dans la musique. S’il a des origines communes avec Corneille (celui qui vient de loin, pas celui de l’illusion comique) il choisit d’abord de s’intéresser à la culture hip-hop, en respectant tous les codes : rimes pauvres, survêtements trop grands, casque surdimensionné autour du cou…

 

Sur la scène de L’Autre Canal, point d’accoutrement new-yorkais, mais le désormais classique costume de Steve Urkel, les lunettes en moins (mais si, vous savez, le bigleux de la série La vie de famille avec la voix de fausset !). Pas plus de samples maladroits sur un beat idiot mais des arrangements éléctro qui empruntent autant à Daft Punk qu’à la musique House des années 90, le tout en forme de clins d’œil permanents. Encore moins de textes incompréhensibles qui font rimer bombasses avec caillasses mais la surprise pour votre serviteur d’entendre des thèmes courageux comme les violences conjugales, abordés de manière parfois simpliste et naïve, mais qui ont le mérite d’exister.

 

De plus, si Stromae (parce que Paul Van Haver ça faisait plus coureur de Paris-Roubaix que chanteur à la mode) a commencé sa carrière devant des salles remplies de casquettes Tachini, force fut de constater que L’Autre Canal était plutôt garni de lycéens de bonne famille, plus proches du look d’un jeune versaillais destiné à la carrière juridique, que d’un sarcellois destiné à être défendu par le premier dans une affaire de stupéfiants.

 

Stromae a définitivement gagné mon estime lorsqu’il entama une reprise d’un monument Belge (non, pas le Manneken Pis, bande de pervers), dénommé Arno, mixe Outre-Quiévrain de Bashung et de Gainsbourg matiné de punk. Je fus conquis par ce remix survitaminé de « Putain Putain », tube de TC Matic, groupe d’Arno des années 80, qui se conjugue parfaitement à l’éléctro.

 

J’avoue, cher lecteur, que j’ai pensé à un moment qu’il n’avait pas le public qu’il mérite. Il y avait visiblement beaucoup de travail dans ses compositions, dans la mise en scène spectaculaire orchestrée par des vidéo projecteurs, dans les messages qu’il destine à une audience qui n’était venu que pour sauter innocemment sur son tube « Alors on danse ».

 

Vous vous dîtes sûrement que je ne suis qu’un vieux con de réac, tombé en empathie pour Stromae parce qu’il a repris une chanson que je pouvais écouter dans mon premier baladeur à cassettes, tee-shirt Fido Dido arboré fièrement, une barre de Raiders dans une poche en cas de fringale, un billet pour le concert des Charlots dans l’autre. Et vous auriez raison. Malgré tout, si le Belge sautillant passe dans votre ville, allez faire un tour. Il en a plus d’un dans son sac pour vous étonner.

 

Plus d'informations sur Stromae :

www.stromae.org/



Un concert Notice France :
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plus d'informations sur Notice France :
http://www.myspace.com/noticefrance

 

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