Agnès Obel, reine des glaces aux doigts de fée
Pour les prémices du festival Nancy Jazz Pulsations, c’est Agnès Obel qui était conviée dans la magnifique salle Poirel à Nancy, le samedi 24 septembre. Et c’est dans une salle comble que Sophie Hunger ouvra le bal. La Suissesse de 28 ans arriva timidement sur scène avec ses deux musiciens avant de se mettre à chanter a capella avec une facilité déconcertante.
Une voix puissante et envoutante, alternant entre l’allemand, l’anglais, le français et parfois même en suisse allemand « la langue de nos mères » déclarât elle sur des airs de folklore local. Sophie Hunger est une artiste qui puisse dans un registre tellement large qu’il serait difficile de la cantonner à un seul genre, la folk ne suffirait pas. Accompagnée par Michael Fleury à la voix, au glockenspiel et au trombone qu’il maitrise à merveille donnant une dimension nouvelle au concert et par Christian Prader à la guitare, à la flûte et au chant.
C’est grâce à ces multi-instrumentistes que l’absence de deux autres musiciens ne s’est pas fait sentir. La seule présence de Sophie Hunger et de ces rythmes endiablés accompagnés de mélodies suffirent à ravir le public qui ne cessa de l’acclamer. Et il y eu cette reprise de Noir Désir, le vent l’emportera, avec des airs de Reckoner de Radiohead, le genre de reprise qui vous fait penser que la version initiale ne vaut rien tant celle-ci vous transporte. Il y eu donc un deuxième rappel qu’elle fit assise sur le bord de la scène avec ses musiciens jouant juste avec sa guitare et sa voix aussi puissante que volatile.
Après cette performance marquante de Sophie Hunger, ce fut au tour de la belle Agnès Obel de faire son entrée sur scène, elle aussi accompagnée par deux musiciennes : une harpiste et une violoncelliste. Avec son acoustique, la salle Poirel était idéale pour accueillir Agnès Obel, son œuvre n’en était que sublimée, ses musiciennes y étant également pour beaucoup.
La voix de la jeune danoise si voluptueuse emporte, malgré une distance et une froideur palpable (peut-être dû aux origines …). Objectivement il n’y a rien à redire sur la prestation de la jeune artiste, elle joue juste et chante admirablement bien, un peu trop peut-être, ne laissant jamais place à l’improvisation, à des surprises, seul quelques mots de français échappent à la rigueur d’Obel . Cette maitrise à la perfection en devient presque ennuyeuse. Agnès Obel n’est autre qu’une reine des glaces aux doigts de fée.
Article et photos : Morgane Aubry
Set list Sophie Hunger:
Dia Fahrenda
Shape
Marketplace
Headlights
The Fallen
Citylights
Protest Song
Spiegelbild
Sophie Hunger Blues
Religion
The Boat is full
Rise and Fall
Hotel Belford
Le vent l’emportera
Monkeys
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Tell the Moon unplugged
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Set list Agnes Obel:
Op
Philharmonics
Beast
Just so
Mouretta
Brother Sparrow
New song
Close Watch
Smoke & Mirrors
Wallflower
Sons & Daughters
Riverside
Over the Hill
On Powedered Ground
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Solo
Katie Cruel