--Ronny Someck (Visuel Amir Cohen tiré de « Acqua ») .
JET D’EAU (A Liora and Shirly)
L’amour jaillit en jets minuscules
Des petits trous du tuyau
Et nous aussi comme la joue de la terre,
Nous avons soif du baiser de l’eau.
Traduction : Maëla Braester
SPRINKLER (To Liora and Shirly)
Love springs in narrow streams
From the holes in the sprinkler
We too are like the earth’s cheek
thirsty for the water’s kiss.
Translation by Vivian Eden.
Naïm Araydi
GRANDIR
Extrait de : “une fête pour les choses tristes » Ed.Levant
Plus on grandit
Plus le mal en nous grandit.
J’ai peur pour mon fils
et peur pour mon père
et pour la porte du Sud
et pour le vieux rêve.
Quand donc, ami,
Nos cœurs deviendront-ils sensibles ?
On a beau grandir
nos cœurs durcissent..
C’EST LE VERTIGE DE LA VIE.
Extrait de : “une fête pour les choses tristes » Ed.Levant
Un enfant se dérobe à la défaite
il remonte la pierre plus haut.
Un jeune homme rit au fond de l’eau
et s’éprend de la vague qui frappe le narcisse et pass
il la connaîtra assez pour se repentir
Un vieil homme essaie de regarder en arrière
et de ne pas regarder devant lui.
Le présent est étroit dans les deux cas.
Un vieillard essaie de se souvenir
et de ne pas oublier
il ne sait pas comment
il ne sait pas où !
CINQ FOIS CINQ VERS
Extrait de : “une fête pour les choses tristes » Ed.Levant
Chaque fois que je te vois la lumière gèle entre nous
le fossé des générations
empêche ma jeunesse de renaître
c’est le secret qui nous sépare
nos corps trahissent notre âge.
La vérité est un débat entre raison et absolu
je m’accroche à la lisière glacée de l’océan qui sépare ta mère
de ma terre. L’espace a quelquechose de spirituel.
Quant aux planètes de ton ciel
ce sont celles où je vis.
Ton visage est le reflet d’un rêve ancien. Je le vérifie maintenant.
Chaque fois que j’ouvre les yeux
je marche vers l’obscurité.
Ma vie pour toi n’égale pas le fossé qui nous sépare.
Le rêve a plus d’un interprétation.
Que dissimulent ses vêtements ? A vrai dire avant les paroles
existent l’essence et le noyau
j’espère ne pas me tromper deux fois :
la première quand je te vois
la deuxième quand je penses à toi.
L’âge prend son dû si tu restes
Pour moi tu es regard toucher attente.
Que la vie est dure sans toi
ô blessure referme-toi
que cette prière soit exaucée.
--Metin Cengis
AVEC LE TEMPS.Extrait de « Après la tempête et autres poèmes »
Ed. : Levée d ancre - L’Harmattan
Avec le temps il vient quelqu’un
S’établir dans mon cœur
Envelopper tout mon corps
Fondre le fer qui me garde
Prononcer des paroles que je n’écoute jamais
Me raconter longtemps une histoire
Renverser mon monde
M’emporter au loin
Non, ce n’est pas seulement ce que je veux dire
Ce ne peut être que toi
Mais je comprends à la fin
C’est moi qui fais le voyage.
LE CHEMIN VOUE A LA POESIE.Extrait de « Après la tempête et autres poèmes »
Ed. : Levée d ancre - L’Harmattan
L’aurore,l’instant où la lumière se fait paire d’yeux
les chants des tourterelles se rassemblent sur les avant toits,
claire
la mer, vierge couleur de plomb et voix du bleu,
murmure un chant de séparation, s’envolent
les grands oiseau de mélancolie et le capitaine
salue une dernière fois sa bien aimée
la rose des vents indique le vent du nord
Lorsque le ciel est empli de la senteur de nos bouches
les mots font écumer le ciel avec le scalpel de la poésie
le cheval du souhait écume parmi les eaux sensuelles
les feux orientent le voyageur dane les sentiers de haute
montagne
on entend le roulement du tambour dans les vallées
Le coucou, grimpeur audacieux de la solitude et de l’amour,
Chante, mêlant le jour au jour
« Jours D’acier en fusion et de charbons ardents »
la nuit est désormais une tache, le jour se calcule
et le poète dans chaque poème
annonce l’infini de la parole
L’amour est chemin voué à la poésie
plein de la magie et de l’acidité de juillet
avec les premières flammes de cuivre d’août
qui brillent au somment des montagnes.
--Amir Oz
CHAT (Tiré de "Miracle",1998)
Deux chats sur le pot de crème :
un lape, un fixe.
Nul miaou nécessaire.
Juste des chats et du désir.
Le désir a dit : chat.
Deux chats sur le pot de crème.
Par le miaou on peut séparer le chat de la crème.
Par le silence on peut séparer le chat du chat.
La crème a dit: plaisir; mort; chat,
noir.
LA LANGUE DIT (Deuxième version) (Traduit de l'hébreu par COLETTE SALEM
La langue dit :
avant la langue
se place une langue. La langue est trace
traquée de là-bas.
La langue dit : écoute à présent.
Tu prêtes l'oreille : c'était l'écho.
Prends le silence et tâche de le garder.
Prends les mots et tâche de parler ;
au-delà de la langue la langue est plaie
d'où coule et coule l'univers.
La langue dit : il y a. Il n'y a pas. Présence.
Absence. La langue dit : je.
La langue dit : viens on va t'articuler,
te palper, viens dire
que tu as dit.
VERT VERT
Vert vert. Douleur parfaite. A croquer.
Les branches de lilas contaminent mes plaies,
le beau est beau, le sel salé ;
les cruelles voies du Seigneur
justes, probablement.
Laisse donc, suffit, séducteur
roulant des hanches dans les branches de lilas
clignant des yeux aux rayons du matin,
comme s'il tenait parole, comme s'il y avait
quelque chose à prendre quelque chose à donner
Non mais !
L'horizon est là, non loin.
Vert vert. Douleur parfaite.
A croquer.
--Jidi Majia
CHANSON FOLKLORIQUE (Tiré de "Temps",2007 Ed. You Feng Trad. Sandrine Alexandre )
Les gens sont tous rentrés du marché
mais mon poème n’est pas encore revenu ?
Des gens l’ont vu,
un kouxuan doré à la main
à l’approche du soir, sous l’abris qu’offre le toit qui se
prolonge, à l’angle d’une rue,
ivre
au désespoir, marchant de long en large.
Les moutons sont revenus des collines, ils sont rentrés à la
bergerie,
mais mon poème n’est pas encore revenu.
Le meneur l’a vu
à la chute du jour,
qui contemplais l’hémorragie de la brume dans les
montagnes,
le cœur gros du désir de pleurer, ais sans larme encore,
seul éploré.
Les voisins, des compatriotes, se sont endormis
paisiblement
mais mon poème n’est pas encore rentré,
Seul, assis devant la porte, je l’attends :
une telle nuit,qui pourrait l’oublier ?
AUTOPORTRAIT (Tiré de "Temps",2007 Ed. You Feng Trad. Sandrine Alexandre )
Je suis l’histoire de cette terre qui s’écrit en langue Yi,
Je suis un nouveau-né dont on ne peut rompre le cordon qui
le rattache à l’accouchée,
Mon nom douloureux,
mon beau nom,
mon nom qui incarne l’espoir,
C’est un poème viril qu’une femme a tissé, du fon des
âges
….
Je suis en fait, depuis la nuit des temps,
une noce qui n’a pas de terme,
Je suis en fait, depuis la nuit des temps,
toute maîtrise
toute loyauté
touté vie
toute mort
Eh ! monde, écoute,je réponds :
Je-suis-Yi.
----Tadeusz Dąbrowski
L’OTAGE
J’ai perdu douze amours
amours que je n’ai jamais eus
et tous les douze
je les ai misés sur toi
mais j’ai perdu
et maintenant
je vais devoir emprunter
L’AMOUR (EN NOMBRES)
Voilà: ensemble
ils ne sont plus que la moitié
de ce qu’ils sont
séparément.
QUAND J’OUBLIERAI CE QU’EST L’AMOUR... OK
Quand j’oublierai ce qu’est l’amour,
Toi tu devras l’être.
Quand j’oublierai ce qu’est une femme,
Toi tu devras l’être.
Quand j’oublierai qui je suis,
Toi tu devras être moi.
Quand j’oublierai qui tu es,
Tu devras être toi-même.
(J’improvise ce poème à voix haute
assis dans un compartiment vide. Tu vois tout
par la vitre et tu vas plus loin. Je
ne sais pas pourquoi je te dis tu .
-- Tsvika Szternfeld
“Il faut très peu
Pour être un mari
Attractif”,
Dit mon épouse,
“Ne pas manger d’ail
De la neige fondante dans
Des yeux voilés,
Des yeux de Midas,
Touchés par la musique-
Tout est mélodie à leur contact
Et des oreilles d’âne
Pour faire rire.
Tu me questionnes sur la fidélité
Et je montre du doigt le vieux coiffeur
Ses clients devenus chauves
Plus un cheveu sur la tête,
Ils reviennent encore et encore
S’adonnant à son rasoir.
(…………..)
La fidélité, c’est la terre
Qui se présente
Sous le soleil chaque jour
Espérant que cette fois-ci ce sera différent,
Qu’il n’y ait plus de déserts.
-- Kiwao Nomura
ROMANCE
(Tiré de Poésie No100 Poésie Japonaise Ed. Belin Traduit par Thierry Macé )
Le bonheur auquel j’aspire est simple
Comme une mer qui ne monte qu’une fois
Ouvrir la tranquille touffeur de l’après-midi
Et que ce soit avec toi
Ce n’est pas ça ce n’est même pas ça
Le bonheur auquel j’aspire est simple
Que d’elle-même la tranquille touffeur de l’après –midi
Recommence et recommence à se rouvrir
Et quand au bout de l’ouverture moi-même enfin
De toi-même j’aurais perdu le souvenir à ce moment
Qu’il y ait pourtant des pierres baignées de soleil
Car les pierres sont plus chaudes que les souvenirs
Et par là-dessus on peut les dénombrer
Le bonheur auquel j’aspire est simple
Qu’avec l’apparition puis la disparition des nombres naturels
Loin en haut et à droite ainsi qu’une agate ? oui autant qu’une agate
Dur aux frondaisons du ciel un fort fracas soit ressenti
Dans le pressentiment où ce fort fracas semble encore suspendu
Le bonheur auquel j’aspire est simple
Parce qu’alors dans l’apophyse antérieure du marteau le tonnerre éclatant
Dans l’apophyse antérieure du marteau le tonnerre éclatant.
--Maayan Szternfeld
PREND LA LUNE.
Prend la lune
Et frappe la.
Vérifies ce qui se passera,
Explosera-t-elle? Est-ce que le boum sera-t-il grand?
Est-ce que la romanticisme se fera pousser des béquilles?
Peut-être te rendra-t-elle.
Il se peut qu'elle comprendra:
Prends l'homme
Et frappe le.
te briseras tu? Aura tu le temps de dire: "un grand pas"?
En quelle langue vociféras-tu?
Y croira-t-on?
Est-ce que ta chemise ira bien aux pantalons?
- Flavia TEOC.
EMPREINTE
Dans le journal du matin
La poésie fait sécher sa peau au soleil.
Hier soir elle paraissait une fille étrange
Aujourd’hui elle est une femme en pleine vigueur
Elle embrasse mon ennemi
Et le place avec soin dans un lit enfantin
Bientôt, sans aucun regret, elle va préparer
La provende de bouche pour une barbe négligente.
LA VIEILLE FEMME
Les pommettes rondes de citron gâteaux
De ses cils le regard se balance
Manteau lâche et piteux.
Son nez-scorpion aves une aiguille pointue
Ses lèvres sur le visage
Comme un fruit imprévu.
Elle porte sur son corps sa robe
De pauvre poupée
Elle en est ravie et que faire ne sait.
Les murs chaulés sont peints en charbon
La pointe de ses pieds voudrait
S’en aller.
Assise dans sa chaise en osier
Elle tend vers la fenêtre
Mon visage de gamine chagrinée.
6.30 A.M.
Je sors en soleil comme une suicidante glacière
Sur mes lèvres je porte le goût des eaux portuaires
J’enveloppe les mots-des navires funèbres
Dans les peaux de renard argenté.
Il n’est pas dépourvu de sens
Que je me montre comme ça au soleil
Même les grands os de baleine
Peuvent devenir des dés pipés
Même elles peuvent rouler
Sur un tapis rouge.
Femme grande et généreuse,
Le jour s’étend sur les vivants
D’un bout de l’empire
À l’autre
Vers toi, tu le sais, je me dépêche de venir.
--- Iouli Gougolev
- Le Christ dit : – Il est temps !
À quelque chose le mal est bon.
Judas pense :
En quelque chose le bien fait mal…
Moi, je reste planté là, bouche bée.
...............
C’est ainsi qu’on vit tous les trois.
-L’horreur n’est qu’une chimère.
Au fond, elle ne fait pas peur, elle ennuie.
Don Juan se tient devant la statue du Camembert
et ose encore s’en moquer :
– Tu m’as convié à dîner ?
- (à T. Kibirov)
Cette fenêtre encore, on n’y dort toujours pas.
Tantôt on boit un coup, tantôt on y sursoit.
On y joue une petite partie de bras de fer.
Dans chaque maison, de telles vitres s’éclairent.
Là-bas, un philosophe est assis à sa fenêtre,
il garde les yeux clos pour contempler son être.
La fenêtre voisine est celle d’un joyeux drille
il tortille sa moustache et salue les filles.
À la croisée suivante, un poète éméché
fait sombrement grincer ses couronnes émaillées.
Tous sont forcés d’ouïr pareillement
le glouglou, la pause et le grincement.
(traduction de Christine Zeytounian-Beloüs)
--Ugo T.
Publication à venir ….
--Tsipi Sharur
Publication à venir ….
--Amal Kezil
Publication à venir ….
--Hanna M. salamah Nu’man
Publication à venir ….
-- Denisa Comanescu
Publication à venir ….
--Xu Lu
Publication à venir …
--Ma Qingshan
Publication à venir ….
--Hu Wei
Publication à venir ….
NB : Poètes publiés par ordre de réception de leur poèmes
Published in order of reception of the poems.
NB 2 : Le titre exact de l’article était :
Anthologie de poésies du Festival Nissan Edition 2010 -du 3 au 6 Avril (Israel Maghar) (Anthology of 2010 Festival Nissan 11th Edition -from 3 to 6 April ) (Ronny Someck,Metin Cengis, Amir Oz, Jidi Majia, Tadeusz Dąbrowski, Tsvika Szternfeld,Kiwao Nomura,Maayan Szternfeld, Ugo T., Tsipi Sharur, Yuli Gugolev, Amal Kezil, Hanna M. salamah Nu’man,Flavia Cornelia Bochis, Denisa Prelipcanu, Xu lu,Ma Qingshan, Hu Wei)