20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 18:01

Habituellement, lorsque j’entends « cinéma espagnol », mes rétines commencent à frémir. Si en plus le mot « fantastique » s’y ajoute, je m’empresse de rejoindre ma salle obscure préférée afin d’assister à la projection du dernier bébé de nos cousins ibériques. Et je dois dire que je suis rarement déçu : «Le labyrinthe de pan », « Abandonnée » ou autre « L’orphelinat », que de réussites qui démontrent clairement la capacité qu’ont les films espagnols à nous faire trembler ! « REC », des deux réalisateurs Paco Plaza et Jaume Balaguero, n’échappe pas à cette règle…
La bande-annonce (la première, malheureusement remplacée par une autre plus classique juste avant la sortie du film) prévenait sans détour le futur spectateur : « REC » fait peur, très peur. Et c’est vrai ! En comparaison, « Cloverfield », qui utilise la même technique de caméra à l’épaule, ferait presque rire…Le parallèle est davantage à faire avec l’innovant «Le Projet Blair Witch », sans doute le film le plus « flippant » de l’histoire du cinéma. Toutefois, une différence de taille sépare les deux œuvres : tandis que « Blair Witch » nous invite à deviner ce qui se passe, faisant tourner notre imagination à plein régime, « REC » nous le montre. En résulte des scènes véritablement gores, dont l’effet est accentué par la confusion qu’induit le filmage à l’épaule et les plans-séquences sans pratiquement aucun point de montage. C’est d’ailleurs ce qu’annonce l’affiche du long métrage : «Toujours continuer à filmer ». Dans toutes circonstances. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le caméraman de l’équipe de télévision qui réalise un reportage sur les pompiers barcelonais, applique ce principe à la lettre ! Même lorsqu’il risque de se faire tuer, il ne se sépare pas de son instrument de travail, qui semble faire partie intégrante de son corps ; au point de laisser, à plusieurs reprises, ses compagnons d’infortune se débrouiller seuls alors qu’ils auraient sérieusement besoin d’un petit coup de main. C’est alors le thème de la télé-réalité qui s’impose à nous : peut-on et faut-il tout filmer, quelles qu’en soient les conséquences ? Et le travail journalistique n’a-t-il pas des limites ? L’attitude de la présentatrice de l’émission en cours de tournage est d’ailleurs bien différente de celle de Pablo, le caméraman : persuadée au début de l’histoire qu’elle tient là le reportage de sa vie, poussant son preneur d’images à filmer coûte que coûte tous les évènements horribles qui se déroulent, elle abandonne progressivement son rôle de journaliste et devient une victime parmi toutes les autres de ce carnage sans issue. Et il est intéressant de signaler que Pablo, l’auteur de toutes ces images et professionnel jusqu’au bout des ongles, est le seul personnage qu’on ne voit jamais (ou juste ses jambes et ses pieds) à l’écran…

Même si le film de Plaza et Balaguero ne révolutionne pas le genre «Fantastique », malgré la volonté des réalisateurs de « casser » les codes généralement utilisés (car la technique de filmage n’est pas nouvelle, les personnages sont enfermés et l’action se déroule à huis clos), il réussit pleinement son pari de nous faire hérisser tous les poils du corps et nous séduit définitivement grâce aux nombreuses références qui le traversent tout du long. Références cinématographiques d’une part, avec le thème du virus (« 28 jours plus tard »), la découverte du magnétophone du chercheur qui raconte ses expériences (« Evil Dead ») ou encore l’utilisation de la vision nocturne de la caméra (scène finale du «Silence des agneaux »). Références aux jeux vidéos d’autre part, notamment à l’incontournable « Resident Evil », mais surtout au génial « Silent Hill » (la scène de la petite fille est troublante de ressemblance).

Justement récompensé au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2008, décrochant le Prix du public et du jury, « REC » a déjà été subtilisé par les studios hollywoodiens qui vont en faire un vulgaire remake intitulé « Quarantine », avec bien entendu un casting et un réalisateur américains…Est-ce donc si dur pour nos amis des Etats-Unis d’apprécier un excellent film 100% étranger ?

Maxime Freyberger

 

Retrouvez une autre critique de ce film sur L'ouvreuse.net



 

 
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