Notre chroniqueur Môssieur Louis s'est lancé à la conquête du rock Jean-Louis Murat début novembre, essayant de confronter son amour du bonhomme sur album à la version en live.
Pour le moi, la rencontre fut... authentique.
Récit :
Bonjour, chers lecteurs de Melting Actu.
j'en est marre que mes parents m'écoute pas même quand je parle a mes amies j'ai l'impretion qu'elle sen foute c'est jore les réponse oué vous savez le truc oué jm'en fou de se que tu dis nan mais franchement j'en es marre moi JE VEUX ÊTRE ENTENDU c'est bon jlé dis rale cul de c'est parents et ses pote qui écoute pas est sen foute jleur dis que je veux etre chanteuse il dise que c'est pas un truc pour moi juste DEUX je dis bien DEUX amies croive en moi j'arrive pas a croire bon ok ma bff me crois mes bon c'est comme toute les meilleure mie mais au moins elle me crois vous savez quoi l'année prochaine je monte un groupe et la mes parents ne pourrons plus me dire que se n'est pas pour moi enfin bref sa me soulage de dire même si je sais que vous vous en fouter bon ba alors
BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIG KIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIS GUYS
Je sais ce que vous vous dites : c’est mal écrit, ça n’a aucun sens et c’est plutôt moche ; bref, Môssieur Louis, il se fout carrément de notre gueule. Et c’est un peu le sentiment que j’ai eu lorsque j’ai quitté l’Autre Canal après avoir assisté au concert de Jean-Louis Murat. Pour information, les quelques lignes écrites précédemment sont tirées d’un blog à la gloire du chanteur canadien pré-pubaire Justin Bieber. Si votre vie ne vaut pas la peine d’être vécue et que vous voulez vérifier, vous le trouverez ici : http://fic-hot-justin-bieber.skyrock.com/
Tout d’abord, interdiction fut faite de pratiquer le noble art qui est celui de voler l’image des artistes afin de rendre compte visuellement de la soirée, c’est-à-dire de prendre des photos, et ce pour l'ensemble des médias présents. Nous vous proposerons alors une illustration fidèle du concert :
Soit, au mieux quelque chose de bâclé, au pire juste quelque chose de carrément moche.
Voir les deux.
Cependant, on comprend assez vite pourquoi le Clermontois a interdit toute photo. S’il n’est pas de bon ton de se moquer du batteur au tour de taille nécessitant un objectif panoramique, par contre il est tout à fait correct de s’étonner de la tenue de scène de Jean-Louis Bergheaud : jean pourri sous une chemise trop large, arborant des rayures pailletées, que n’aurait pas reniée Jean-Claude Duss à la soirée célibataire du Macumba Club, cachant mal le poids des ans, ou le poids tout court.
Je sais ce que vous vous dites : Môssieur Louis ne peut s’empêcher d’être condescendant et s’en prend aux fringues ce qui est interdit par une loi dont j’ignore les origines mais qui n’arrange pas mes affaires. Mais en parlant d’affaires, que dire du look néo-blaireau du clavier exhibant fièrement une chemise à imprimés représentant de petites pommes, surmontée d’un gilet ni à sa taille, ni accordé à la chemise. Tout à fait le genre de mec qui pense que s’habiller dans une friperie en y choisissant les fringues avec un bandeau sur les yeux est la dernière tendance à Paris. Celui-ci pousse l’exploit de rendre les chansons de l’artiste qu’il accompagne aussi mal fagotées que ses vêtements, ou ce qu’il en reste, par des nappes qui nous rappellent que les années 80 (pour ceux qui les ont vécues) c’était vraiment de la merde.
N’oublions donc pas qu’au milieu du défilé Emmaüs, il y avait un concert et donc des chansons. Jean-Louis Chemise-Moche fit la part belle à son dernier album (Grand Lièvre). Il faut dire que le râleur du Massif Central sort plus de chansons et d’albums que Berlusconi de minettes à ses Bunga-Bunga. Le choix est donc vaste. Son dernier album sert de fil rouge ponctué de quelques références à ses anciennes productions.
Amateur de Jean Pourri Murat depuis sa collaboration avec Isabelle Huppert sur Madame Deshouillères en 2001, j’eusse dû être ravi. Mais après avoir foulé du pied les raisons de la présence de ma fidèle et charmante photographe, puis imprimé sur ma rétine des images nourrissants mes pires cauchemars pour les dix prochaines années, Jean-Louis Bide Apparent exécutât froidement ses meilleures chansons tel un terroriste d’extrême gauche des années 70. Ce n’était plus Jean-Louis Murat et son Band mais la bande à Baader-Meinhoff, luttant à mort et sans remords contre le bon goût musical.
À un moment, je me suis demandé si des enfants de l’école de musique, section débutants, ne s’étaient pas grimés en adultes afin de fêter Halloween à leur manière, interprétant les plus grands succès de Luis Mariano à la façon des Sex-Pistols.
Hormis le clavier, Jean-Louis Paillettes était accompagné d’un batteur et d’un bassiste dont on ne sait plus s’il rendait un hommage capillaire aux Beatles ou à Justin Bieber.
Et je ne parle même pas de l’extrême timidité de l’auvergnat qui daignât adresser un mot au public après une heure de concert. Je cite : « Merci… »
Vous l’aurez sans doute compris, je n’ai pas aimé ce concert. Si ce n’est pas le cas, c’est que vous êtes encore sur le blog cité plus haut. Ou que vous appliquez déjà la méthode pour s’habiller branchouille. Alors si vous voulez bien retirer le bandeau pendant quelques instants, j’aimerais terminer cette chronique par une note plus positive en vous conseillant quelques albums de Jean-Louis Murat que je possède, apprécie et que j’écoute régulièrement :
2001 : Madame Deshoulières ;
2002 : Le moujik et sa femme ;
2006 : Taormina.
Chronique : Môssieur Louis, Illustration : Cécile Kremer.