Vendredi après-midi, aux Arènes. En pénétrant dans la salle, je vois d’abord tous ces jeunes de l’organisation qui se démènent dans tous les sens pour que la manifestation « culturo-sportive » se passe du mieux possible, et me rappelle avec admiration qu’ils sont tous bénévoles. Donner gracieusement de son temps n’est heureusement pas que réservé aux Stars…Deux secondes plus tard, j’ai l’impression de sentir l’odeur de la mer et d’entendre ses vagues en découvrant les tonnes de sable de plage étendues entre les gradins. Metz-plage ? Tout est décidément possible, y compris le fait de revoir le « King » taquiner la balle. Bien qu’il ait laissé ses crampons et ses chaussettes au vestiaire, le Marseillais est bel et bien sur le terrain, en short et maillot floqué de son inséparable numéro sept. Avec ses partenaires de l’équipe de France, ainsi que ses collègues venus de l’Europe entière, il enflamme le public venu en nombre apprécier le football de plage et ses phases de jeu très spectaculaires. Beaucoup de spectateurs, chauffés à blanc par les bicyclettes de « Canto » ainsi que par un speaker exceptionnel : le concert s’annonce sous les meilleurs auspices !
Malheureusement, Les Arènes se vident de moitié tout de suite après le dernier coup de sifflet de la journée, en moins de temps qu’il n’en faut à « Mister » Cantona pour signer des dizaines et des dizaines d’autographes. Le public a ainsi décidé de bouder la troisième mi-temps…il a donc raté l’entrée sur scène des Dionysos, très vite rejoints par Canto « himself », bondissant au rythme des guitares, encouragé par un Mathias Malzieu semblant déborder d’énergie, pour changer un peu…désormais les pieds dans le sable, des relents d’été me parviennent et je me souviens que le footballeur-acteur a récemment prêté sa voix sur le disque-livre « La mécanique du cœur », dernier opus en date de Dionysos. Mathias (déchaîné), Babet et consorts reçoivent ensuite alternativement les visites de « La femme chocolat » Olivia Ruiz, de l’engagé Cali et de Dani, et l’ambiance devient de plus en plus chaude. C’est l’été je vous dis ! Je me remémore alors ce que Joël Cantona, l’organisateur en chef, m’a expliqué la veille, à savoir que la venue des artistes participant au concert s’est faite tout naturellement, en toute amitié pour être plus précis. Se mobiliser sans toucher un seul euro, dans l’unique but d’en faire gagner un maximum à une association caritative : oui, certaines figures du monde de la musique ont encore du cœur et ne pensent pas qu’à payer moins d’impôts ! Et il est d’autant plus plaisant de constater qu’elles n’ont pas du tout pris la « grosse tête », malgré un succès populaire incontestable, et qu’elles restent disponibles, complètement dans l’esprit du Rock’n’Beach Soccer, événement qu’on souhaiterait revoir rapidement aux quatre coins du pays.
Pour ce qui est d’Eric Cantona, vous trouverez, peut être à raison, que j’en ai fait un peu trop au travers de ces quelques lignes… Mais c’est la meilleure manière que j’ai trouvée afin de rendre hommage à ce personnage extraordinaire, qui fait partie du cercle très fermé de ces gens auxquels on ne peut appliquer de demi-mesure: on les déteste ou on les adore, mais ils ne laissent jamais personne indifférent.
Maxime Freyberger