Venez découvrir le 5 mars 2011 Gaétan Roussel (Louise Attaque) en concert
au 112 à Terville, pour la promotion de son nouvel album Ginger sorti il y a
tout juste un an !
« Est-ce que vous en avez, des doutes, des idées, des rêves,
douceurs éveillées ? Le goût du danger, des routes à prendre ou à
laisser ? » Aujourd’hui que Bashung n’est plus là, ces mots écrits pour le
grand Alain, Gaétan Roussel pourrait se les attribuer à lui-même. Percer
à son tour, à l’entame d’un disque en nom propre, ce « Secret des
banquises » qui contient à la fois toutes les origines et tous les destins,
un magma d’instincts, d’intentions et d’intuitions propres aux
échauffements créatifs. Depuis 1997, date de parution d’un fameux
premier album de Louise Attaque au bilan comptable historique (2,5
millions d’exemplaires écoulés), Gaétan Roussel n’a jamais cessé de se
réinventer et de se multiplier. Avec son groupe phare (trois albums, un
DVD) ou en dissidence élective avec le violoniste Arnaud Samuel au
sein de Tarmac (deux albums, un live), deux embarcations qu’il juge
pour l’heure « pas en mouvement » mais aucunement en arrêt définitif, il
a déjà taillé pas mal de routes qui figurent en axes majeurs dans la
cartographie du rock français contemporain. Et puis, un peu par hasard,
il croise un jour celle de Alain Bashung et à sa demande ajoute à son
CV d’auteur/compositeur cette qualité d’arrangeur et de réalisateur qui
ne demandait qu’à éclore. Depuis l’essentiel Bleu Pétrole, majestueux
chant du cygne du plus bel oiseau rare de la chanson céleste, les offres
de services se sont logiquement bousculées. Ainsi Gaétan s’est retrouvé
à épingler un délicat papillon inédit à la collection de Vanessa Paradis ("Il
y a") et à batailler aux côtés de Rachid Taha (sur le récent "Bonjour") avant
même de songer à s’occuper de lui-même. En réalité, ce disque solo, il
le portait en friche depuis des années, non par excès d’égocentrisme
mais au contraire par désir de se stimuler au contact des autres,
d’organiser d’impétueuses rencontres et de laisser l’alchimie opérer au
gré des tubes à essai. Sortir de la quadrature du groupe pour mieux
appréhender les frontières élastiques de l’ensemble, des ensembles. Un
disque solo à l’opposé d’un disque solitaire, une façon de satisfaire cette
envie de « laisser la place à d’autres gens sans pour autant me perdre.
D’ouvrir des portes pour voir ce qu’il y a derrière. C’est l’une des choses
importances que je garde de ma collaboration avec Alain, qui s’avait
mieux que personne se régénérer au contact des autres. » Gaétan
Roussel a même songé un moment publier le résultat sous
pseudonyme, avant de réaliser que l’album en l’état lui ressemblait
mieux qu’aucun autre. Ce que l’on croyait savoir de lui, il va bien falloir
songer à l’oublier un instant. Fourmillant toujours de plus d’idées que
ses groupes pouvaient en contenir, il fait ici comme bon lui semble et
laisse apparaître des influences jusque-là invisibles, notamment un sens
achevé du groove et une musicalité plus onctueusement pop que lors de
ses aventures précédentes. « Ce disque est le résultat d’un changement
d’habitudes, qui s’est amorcé par un travail sur des rythmiques, sans
véritablement se préoccuper des textes. J’avais aussi ce désir d’alléger
le propos, de ne plus essayer des faire entrer les mots au chausse-
pied. »
Au départ de cette petite révolution interne vient se greffer un partenaire
idéal en la personne de Joseph Dahan, l’ex-bassiste de la Mano
Negra et guitariste des Wampas déjà enrôlé pour ses talents de multi-
instrumentiste à l’époque de Tarmac. Leur binôme aura ainsi couché
la trame essentielle d’un disque appelé par la suite à se voir chahuté,
bousculé, transbahuté de studios en studios, de Paris à New York
histoire de l’oxygéner au maximum. Ce qui importe avant tout à Gaétan,
c’est de provoquer des frottements inattendus, de transgresser les
règles de la chanson pour mieux, à la manière inspirante d’un Beck ou
d’un Damon Albarn, en recomposer le territoire. D’autres croisements,
au gré de l’aventure, viendront ainsi conforter ces envies d’escapades
en terrains a priori adverses, qui se révèleront d’autant plus fertiles
à l’usage. Julien Delfaud, connu entre autres pour son travail avec
Phoenix ou Super Discount, se penchera sur le cas de "Mon nom" et
"Des questions me reviennent", deux chansons aux armatures folk
classiques qu’il s’emploiera à dévergonder en compagnie d’un autre
agitateur électro, Benjamin Lebeau (The Shoes), leur duo finissant par
co-réaliser la moitié de l’album. De l’autre côté de l’Atlantique, dans
le Brooklyn turbulent d’où ont émergé les plus cruciales expériences
sensorielles des dix dernières années, Gaétan s’est posé avec en
tête les carambolages sonores orchestrés par LCD Soundsystem et
plus largement dans les productions du label DFA. Tim Goldsworthy,
cofondateur de Mo’Wax et désormais Midas de DFA, entraînant dans
la boucle son partenaire Eric Broucek (Juan McClean, !!!), apportera lui
aussi les éléments combustibles qui contribuent au bel embrasement de
ce disque feu d’artifice.
L’autre idée qui tenait à cœur de Gaétan Roussel, c’était de repenser
entièrement les parties vocales, faire cohabiter le français et l’anglais et
accueillir des voix extérieures, avec toujours à l’esprit cette impression
de plénitude ressentie à l’écoute des disques de Gorillaz. Pas question
pour autant de procéder à un casting artificiel de featurings désireux
d’arrondir leurs fins de mois. Deux noms finiront par émerger de ces
cogitations comme une double évidence. D’un côté Gordon Gano, le
pistolero de Violent Femmes, source d’inspiration de toujours et figure
tutélaire de Louise Attaque depuis les débuts. De l’autre la plus
surprenante Renee Scroggins, l’une des trois sœurs légendaires de
E.S.G, le groupe New Yorkais du South Bronx qui célébra au début des
années 80 la rencontre entre le feu Hip-Hop et la glace Cold Wave. «J’ai
découvert E.S.G lors de leur reformation en 2001 et j’avais l’impression
d’être le dernier à connaître ce groupe qui incarne pourtant tout ce que
j’aime. » Gano et Scroggins, deux des étoiles les plus éloignées de la
galaxie rock américaine des années 80 et qui pourtant trouvent
parfaitement leur place dans celle d’un français aux idées
rassembleuses. En entrelaçant sa voix au flow toujours aussi vénéneux
de Renee sur Si l’on comptait les étoiles, puis en lui laissant quasiment
toute la place sur le turbulent Do you wanna dance – qui sonne
véritablement comme un inédit de E.S.G -, Gaétan Roussel fait preuve
d’un sens de l’hospitalité qui anoblit encore un peu plus sa démarche.
Avec Gordon Gano, l’enjeu était ailleurs, car les deux hommes se
connaissent si bien que seul un rôle à contre-emploi pouvait encore les
faire se surprendre. Cela donne le très impressionnant Trouble, véritable
cadavre exquis musical s’entrechoquent tant le hip-hop bluesy des
premiers Beck que le mellotron des Beatles et les cuivres des Specials.
« Que pourrait-t-il nous arriver si on cherchait à toujours tout retenir, que
pourrait-t-il à l’avenir si on restait-là sans bouger ? » chante Gaétan sur
Inside, l’un des nombreux tubes potentiels de l’album – avec le premier
single "Help Myself" ou les non moins irrésistibles "Tokyo" ou "Dis moi" -,
mais ce sont des questions dont il n’aura pas à s’embarrasser. Avec ce
disque en perpétuel mouvement, stimulé de toute part d’une myriade
de trouvailles sonores et poétiques, il prendra à revers tous ceux qui
l’attendaient en chansonnier statique, en déroutera certains et éblouira
assurément tout le monde.
1er album : GINGER (Barclay / Universal ) sorti le 15 mars 2010
Plus d'informations sur Gaetan Roussel :
www.gaetanroussel.com/
Un concert Notice France :

Plus d'informations sur Notice France :
http://www.myspace.com/noticefrance